Mc Solaar - Chapitre 7
J’avais laissé Claude après Paradisiaque. Solaar refaisait du Solaar sans changer de ritournelle. De temps en temps je dressais l’oreille mais il n’y avait rien de neuf dans son nouveau western. Un matin, on annonce la sortie de Chapitre 7. Je lis une interview qui m’intrigue. Les années ont passé. Qu’a donc à dire l’ex petit prince du rap français à l’aube de ses quarante ans ? J’achète le CD.
Mc Solaar - Clic Clic Mc Solaar - Ben Oui ! Mc Solaar - Paris Samba Mc Solaar - Coup d'Oeil Dans Le Metro Je croyais qu’on pouvait combattre le mal par le mal. Et puis aller dans la mêlée, et là, étaler le Malin. On m’a dit “Fais pas le malin, mec, le mal il est dans l’humain. Si Pilate s’en lavait les mains, c’est que le mal il est dans nos mains. | En 1990, il bouge la France de là (papapapapapaaaa) en montrant qu’on peut être fils d’immigrés, venir de banlieue et avoir des lettres. Préférant le pacifisme des mots à la révolte hurlante, il devient très vite la coqueluche du milieu artistique français. Tout le monde veut l’approcher. Avec lui, la porte de l’intégration semble s’ouvrir mais le Star-Système a vite pris le dessus, recouvrant de paillettes et de chaînes en or qui brillent la réalité. Au final, peu de rappeurs de cette époque ont perduré. Certains ont même très mal tourné, passant de la gynécologie à la gériatrie. Presque vingt ans après, la France s’enfonce dans la dés-intégration. L’odeur des voitures brûlées à Clichy sous Bois reste accrochée aux esprits. Depuis longtemps déjà, le rap français a laissé place a du r’n’b façon StarAc, à peine audible derrière les made in USA. En marge, quelques inconnus ont du mal à émerger. Parfois, un style et des textes émeuvent à nouveau l’Hexagone. Grand Corps Malade et son slam enchanteur. Et puis Abd Al Malik, le nouveau petit prince des banlieues qui préfère le pacifisme des mots à la révolte hurlante. Il devient très vite la coqueluche du milieu artistique français. Tout le monde veut l’approcher… |
Et Claude Mc dans tout ça ? Il s’est adapté. Il ne fait plus vraiment du rap. Et malgré les guitares électriques du « Da Vinci Claude », il ne détonne plus. La révolte ne gronde pas. Sa vision du monde n’est qu’un constat. Des « Temps Changent » à « Carpe Diem » les thèmes n’ont pas beaucoup changés. Non, Solaar n’est pas mort, il fait encore vibrer les mots. Mais doux amer est devenu son lalala…