La Peau Froide - Albert Sanchez Piñol
"Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts de créatures à la peau froide. Ils sont frères par la seule force de la mitraille, tant l'extravagante culture humaniste de l'un le dispute au pragmatisme obtus de l'autre. Mais une sirène aux yeux d'opale ébranle leur solidarité belliqueuse."
"La Peau Froide" est le livre le plus étrange qu'il m'ait été donné de lire.
On me l'a recommandé en sachant que j'aimais la Science Fiction. Ce n'est pourtant pas un roman de SF au sens classique du terme.
L'histoire pourrait se résumer en quelques mots. Elle pourrait même faire l'objet d'une pièce de théatre tant la trame est simple : un seul lieu en vase clos, deux personnages et des monstres... le tout hors du temps.
Le style, lui, semble très classique mais sans le côté redondant. Cela m'a fait pensé à ces vieux livres d'aventure comme "L'expédition du Kon-Tiki" ou encore "Robinson Crusoe" où le personnage principal raconte le quotidien à la manière d'un journal de bord. Mais les idées qui en ressortent donnent à ce roman toute la dimension d'un conte philosophique. Albert Sanchez Piñol y reprend des termes universels : l'amour, la guerre, le sexe, l'amitié, la compassion, la beauté, la mort... - seule absence : Dieu. Mais ça aurait sans nul doute donné un côté manichéen et inutile à l'histoire -. Il dépeint la nature humaine dans ce qu'elle a à la fois de plus cruel et de plus beau. Cela frôle parfois la froideur, parfois la poésie. Les Monstres ne sont là que pour faire émerger toutes ces facettes chez ces deux Humains, obligés de collaborer dans l'adversité.
La fin, aussi surprenante que logique, marque ce livre d'un sceau fataliste qui n'est pas sans rappeler le côté répétitif des erreurs de l'Humanité et ce qu'elles ont d'inéluctable.
J'ai d'habitude une préférence pour les styles littéraires rapides et percutants. A ma grande surprise, j'ai savouré toute la lenteur intemporelle de La Peau Froide, de la première à la dernière ligne. Et je pense que que toutes les impressions ressenties au fil des mots vont encore me hanter quelques temps avant d'avoir envie de lire autre chose.
"La Peau Froide" est le livre le plus étrange qu'il m'ait été donné de lire.
On me l'a recommandé en sachant que j'aimais la Science Fiction. Ce n'est pourtant pas un roman de SF au sens classique du terme.
L'histoire pourrait se résumer en quelques mots. Elle pourrait même faire l'objet d'une pièce de théatre tant la trame est simple : un seul lieu en vase clos, deux personnages et des monstres... le tout hors du temps.
Le style, lui, semble très classique mais sans le côté redondant. Cela m'a fait pensé à ces vieux livres d'aventure comme "L'expédition du Kon-Tiki" ou encore "Robinson Crusoe" où le personnage principal raconte le quotidien à la manière d'un journal de bord. Mais les idées qui en ressortent donnent à ce roman toute la dimension d'un conte philosophique. Albert Sanchez Piñol y reprend des termes universels : l'amour, la guerre, le sexe, l'amitié, la compassion, la beauté, la mort... - seule absence : Dieu. Mais ça aurait sans nul doute donné un côté manichéen et inutile à l'histoire -. Il dépeint la nature humaine dans ce qu'elle a à la fois de plus cruel et de plus beau. Cela frôle parfois la froideur, parfois la poésie. Les Monstres ne sont là que pour faire émerger toutes ces facettes chez ces deux Humains, obligés de collaborer dans l'adversité.
La fin, aussi surprenante que logique, marque ce livre d'un sceau fataliste qui n'est pas sans rappeler le côté répétitif des erreurs de l'Humanité et ce qu'elles ont d'inéluctable.
J'ai d'habitude une préférence pour les styles littéraires rapides et percutants. A ma grande surprise, j'ai savouré toute la lenteur intemporelle de La Peau Froide, de la première à la dernière ligne. Et je pense que que toutes les impressions ressenties au fil des mots vont encore me hanter quelques temps avant d'avoir envie de lire autre chose.