CRS
8h30 - Porte De La Villette - Bâtiment de la Police Nationale
J'avais toujours vu la cour vide. Je me demandais ce que pouvait abriter ce bâtiment. Ce matin, je tourne la tête et je les vois. Une bonne cinquantaine d'uniformes bleus, casqués, bottés, mattraque à la ceinture, rassemblés dans le soleil frileux du petit matin. Ils chahutaient et rigolaient, se donnant des tapes dans les dos ou des petits coups de pied. On aurait pu penser à une cour d'école. Mais cette image m'a mise mal à l'aise, m'a projetée quelques heures en avant, dans les hurlements des hygiaphones, la répétition des slogans, le brouillard des fumerolles... Non, ils n'étaient pas là pour rigoler...
Je me demande ce qui fait qu'un brave type, père de famille et époux aimant puisse endosser chaque jour cette carapace, symbole de répression plus que de sécurité nationale. J'ai beau me dire que ce n'est qu'un uniforme, qu'une fonction. Que sous le bleu il n'y a pas que des têtes dures ou des votes pour le Front National. D'ailleurs si tous les sympathisants du FN étaient CRS, ça se saurait. Mais non, je n'arrive pas à comprendre ce qui fait qu'un jour on décide de devenir CRS.
Cette après-midi, n'y en aura-t'il pas un ou deux qui regarderont à travers leur visière un fils ou une fille dans la foule des manifestants ? Et si l'ordre "Chargez !" venait à retentir...
J'avais toujours vu la cour vide. Je me demandais ce que pouvait abriter ce bâtiment. Ce matin, je tourne la tête et je les vois. Une bonne cinquantaine d'uniformes bleus, casqués, bottés, mattraque à la ceinture, rassemblés dans le soleil frileux du petit matin. Ils chahutaient et rigolaient, se donnant des tapes dans les dos ou des petits coups de pied. On aurait pu penser à une cour d'école. Mais cette image m'a mise mal à l'aise, m'a projetée quelques heures en avant, dans les hurlements des hygiaphones, la répétition des slogans, le brouillard des fumerolles... Non, ils n'étaient pas là pour rigoler...
Je me demande ce qui fait qu'un brave type, père de famille et époux aimant puisse endosser chaque jour cette carapace, symbole de répression plus que de sécurité nationale. J'ai beau me dire que ce n'est qu'un uniforme, qu'une fonction. Que sous le bleu il n'y a pas que des têtes dures ou des votes pour le Front National. D'ailleurs si tous les sympathisants du FN étaient CRS, ça se saurait. Mais non, je n'arrive pas à comprendre ce qui fait qu'un jour on décide de devenir CRS.Cette après-midi, n'y en aura-t'il pas un ou deux qui regarderont à travers leur visière un fils ou une fille dans la foule des manifestants ? Et si l'ordre "Chargez !" venait à retentir...