Oye Como Va

Carlos Santana a enveloppé mon adolescence. Ce n’était pas moi qui était fan, mais mon père. Partout en sa compagnie résonnait ce son si particulier de guitare électrique pop rock sur fond de salsa.
L’année de mes 15 ans, mon père devait m’emmener à un de ses concerts, à Toulouse. Un ou deux jours avant l’évènement, un accident de voiture me condamna à rester allongée sur le dos un mois entier. Le soir du fameux concert, juste avant d’aller voir son idole, mon père s’est pointé dans ma chambre d’hôpital avec un walkman tout neuf et un paquet de cassettes de Santana qu’il avait enregistré pour moi.
La nuit quand je n’arrivais pas à dormir, à cause de la douleur, à cause de la solitude, à cause sans doute de cette première prise de contact avec la possibilité de mourir, j’écoutais en boucle Europa, Dance Sister Dance, Black Magic Woman, …
L’image de Santana est indissociable de celle de mon père. Ce matin, les affiches immenses en bord de périf annonçant le prochain concert du guitariste m’ont fait penser à lui. Je ne crois pas à la vie après la mort, encore moins au paradis (et à choisir je préfèrerais les enfers), mais j’aime à penser que mon père tape le carton quelque part avec un autre de ses idoles, disparu peu après lui, et avec qui Santana a souvent joué : John Lee Hooker.
Oye come va mi ritmo
Bueno pa' gozar mulata...