La Croisière S'Amuse
Je n’avais jamais fait de croisière. Et je dois dire que j’ai adoré ! Me retrouver au milieu d’un groupe d’américains ne m’enchantait guère sur le moment mais, ma foi, j’ai appris à les connaître et mon scepticisme de départ a vite été oublié.
Pour la solitude, une croisière, ce n’est pas trop le pied. Surtout quand dès les premiers instants on s’étonne de la petitesse de vote valise. Il a fallu que j’explique le but de mon voyage. Ca a vite fait le tour des voyageurs. Bon d’accord, nous n’étions que 15 à bord mais quand même. Je me suis sentie un peu comme un animal de foire. A chaque instant, il y en avait un pour me cuisiner sur mon périple, mon état civil, ma situation professionnelle, la politique en France, le court du pétrole et les échanges internationaux – j’rigole -. Pas moyen de manger ne paix ou d’être tranquille à regarder le paysage ! Mais c’était ma foi fort sympathique.
J’avais un avantage certain sur les autres passagers : je parlais espagnol. Ce qui m’a permis d’acquérir rapidement la complicité de l’équipage. Tony le Capitaine m’a très vite fait sentir que je ne lui étais pas indifférente. Dès le premier matin, il voulait me montrer comment diriger un zodiac, m’inviter à nager en tête à tête pendant que les autres passagers faisaient la sieste et même à passer gratuitement 15 jours une autre fois sur le bateau. Mais finalement je ne suis pas une femme vénale. Et surtout, il n’était pas du tout mon type d’homme. Donc je suis restée polie mais distante.
Mais le barman qui faisait aussi office de garçon de salle était lui très à mon goût. Je le trouvais très élégant, sensuel dans sa façon de se mouvoir et il avait un regard qui valait tous les sourires du monde.
Il se trouve que le deuxième jour, après le repas de midi, alors que nous naviguions vers une nouvelle destination, je décidais d’aller m’installer sur le pont supérieur pour passer mes photos sur mon ordinateur et commencer à écrire sur mon voyage. J’étais assise à une table où j’avais déjà connecté mon nikon au PC. Javier, le barman arrive et je lui demande où je peux brancher mon ordinateur pour ne pas épuiser mes batteries. Il me propose de m’installer au bar près de la prise. Oubliant que les deux appareils étaient connectés, je m’en vais avec le PC qui entraîne avec lui le nikon. Patatras ! Le boîtier se retrouve par terre solidaire d’une partie du zoom alors que l’autre moitié de ce dernier roule joyeusement sur le pont. Je me retrouve complètement hébétée, entre tristesse et rage. Javier, s’approche tranquillement de moi, me pose une main sur l’épaule et me dit de ne pas m’en faire, qu’il va me réparer mon zoom. Je le regarde en pensant : « les héros existent donc encore de nos jours… » Il a ramassé les morceaux, est descendu chercher un fer à souder et s’est installé derrière le bar avec un grand couteau de cuisine qui lui a servi de tournevis.
Et en une heure, tout en servant les autres passagers, en discutant avec moi et en bravant le tangage incroyable du bateau (j’avais du mal à rester assise sur le tabouret du bar, pour vous dire), il a démonté, vissé, soudé et remonté mon zoom. Moment de vérité : j’ai mis le zoom sur le boîtier et bingo ! Ca a marché ! Un seul problème qu’après un deuxième essai il n’a pas pu résoudre, le zoom ne faisait plus le point sur les distances courtes. Mais que m’importait, j’en avais surtout besoin pour pouvoir prendre des photos de loin. Je lui ai sauté au cou pour lui faire une bise (sage la bise) en lui demandant comment je pourrais le remercier. Ton sourire me suffit m’a-t-il répondu.
Mais ce soir là, alors que j’étais installée sur une chaise longue tout en haut du bateau pour regarder la lune presque pleine et les étoiles, il est venu me rejoindre. Et il a très vite trouvé comment se faire remercier…
… à suivre.
PS : je sais que vous attendez les photos des Galapagos.
Il faut que je finisse de les trier
et que j'ai une connection suffisament stable pour les mettre en ligne.
Promis, dans les jours qui viennent !