De La Psychanalyse (2ème partie)

Publié le par Madison








Mieux vaut tard que jamais, voici enfin
la suite !


Pourquoi cette passion pour la psychanalyse ? L’envie de comprendre le monde qui nous entoure ? Les gens ou simplement toi-même ? (Zeste)
Par où commencer ? Quand j’étais petite… Si je démarre comme ça, je pourrais remplir un blog ! Savoir d’où vient mon intérêt pour l’analyse et ce désir d’être analyste m’ont pris de longues années d’analyse (et je n'en suis pas encore au bout). Pour résumer, je dirais simplement que j’ai d’abord voulu en savoir plus sur mes impossibilités, sur l’amour et ses ratages et par extension sur les relations que j’avais tissés avec les personnes qui m’entourent (ma mère, mon père, ma famille, mes amis, mes amours…). Je ne sais plus si je voulais savoir comment fonctionne le monde qui nous entoure, mais maintenant, j’y vois un peu plus clair sur « l’Humanité ».


Que penses-tu de la phrase : " Les psy sont les plus fous " ? (Zeste)
C’est une discussion que j’ai souvent eu avec des amis analysants ou analystes. Il semble (rien de théorique ou de scientifique pour le démontrer) qu’on s’intéresse souvent à la psychologie, au sens large, lorsqu’on a été en contact de près avec la psychose. Pour certains elle était vraiment près. Il y a des psys psychotiques c’est indéniable, mais pas tous… heureusement.


Avons-nous vraiment besoin d'une tierce personne pour faire ce travail ? Parfois se poser et replonger dans ses souvenirs, avec quelques bases ne suffirait-il pas?" (Kwaame)

C’est marrant que tu parles de tierce personne et non d'un deuxième, car c’est exactement de cela dont il s’agit. Pour être un sujet, se libérer des liens que l’on a construit depuis la naissance, liens imaginaires aux autres, ne plus se perdre dans le désir de ces autres là (mère, père, enseignant, patron, ami, amour… ), il faut pouvoir laisser émerger son propre désir. Cela nécessite un tiers, tout comme dans la relation primaire où le père doit s’imposer en tiers entre l’enfant et le désir de la mère afin de laisser advenir le petit sujet. Un bon analyste doit jouer ce rôle de tiers entre le patient et son propre désir. Il incarne, de façon imaginaire pour le patient, tous ces autres auxquels il est aliéné. C'est ce qui met à l'épreuve le désir de l'analysant. C’est pour cette raison (position imaginaire) que le psychanalyste se place derrière le patient et non face à lui. La fin d’analyse est normalement annoncée par la chute de cette position imaginaire de l’analyste, quand le patient ne se sent plus aliéné à lui parce qu’il ne se sent plus aliéné à quiconque.


Penses-tu (ne penses tu pas) que la psychanalyse peut-être dangereuse (quand elle n'est pas exercée avec suffisamment de "maîtrise" de la part du psy), dans la mesure où ouvrir l'abîme de l'inconscient chez certaines personnes, c'est certes libérer la parole, mais aussi placer ces personnes devant le vide, le gaz ? Certains peuvent soudainement avoir envie de sauter sans parachute, sans corde, ni mousqueton, rien que parce qu'ils ont compris que "çà aussi c'est possible" et qu'ils ne le savaient pas avant ... La responsabilité du psy est immense. (Alain)

Effectivement, si le psy, qu’il soit thérapeute ou analyste, ne maîtrise pas la théorie, il peut induire des comportements comme tu les décris chez un certain type de patients.

Chez le patient psychotique qui a du mal à appréhender la réalité, cela peut entraîner un passage à l’acte malheureux (type suicide ou mutilation). Le psychotique n'arrive pas à extrapoler, il prend tout au pied de la lettre. Le "tout est possible" dont tu parles est donc possible pour lui. Et là, le psy a bien sur une responsabilité immense.

Chez un non psychotique la parole de l'analyste n'aura pas la même force car le patient a la possibilité de "fantasmer". Pour le névrosé, il existe des passages à l'acte lors d'une analyse qu'on appelle des "acting out" (mise en scène de ce qui ne peut pas être dit) mais ils sont symboliques. Ils ont souvent un impact surprenant mais sont sans danger.


Que penses-tu de l'idée selon laquelle certains psy ne font qu'entretenir la plainte du patient... et en font un sujet jamais guéri car trop "bien écouté" dans sa plainte sans jamais ouvrir une vraie voie de guérison ? (Alain)

Pour reprendre ce que je disais plus haut, si le psy ne se positionne pas en tiers mais établit une relation duelle, type de relation habituelle pour le patient, ce dernier ne sortira pas de son ronron. C’est pour cela que tout psychanalyste doit être analysé c’est-à-dire, libérer de ses liens aux autres afin de ne pas aliéner ses patients. C’est aussi pour cela qu’il ne doit pas être compatissant, arrangeant, amical… Il doit toujours remettre le patient face à son propre désir (et surtout pas face à son désir à lui).

 

Ressens-tu maintenant une vraie sérénité après tes séances? (Liu)

Pas après toutes les séances car certaines bousculent, dérangent ou sont douloureuses. Par contre, il y a toujours un après coup serein.

Cela dit, ces années d’analyse m'ont sans nul doute apportée beaucoup de sérénité. Même quand une séance ou une situation du quotidien me déstabilise, je ne suis plus dans un état d’angoisse comme avant. Je repère assez bien où sont les causes et les conséquences et je peux affronter des situations difficiles voire douloureuses sans sombrer dans la dépression.


Est ce que tu penses qu'une fois que l'on connaît toutes nos zones d'ombres (je parle de celles qui ont un effet boeuf sur ta vie) la psychanalyse est terminée? (Liu)

En gros oui même si c’est un raccourci et si ce qui se joue en analyse va au-delà de ces zones d’ombres pour lesquelles on y va au départ.



La fin peut-être demain.
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Commenter cet article
J
syndrome : ensemble de symptômes ;-)
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M
en psychanalyse on ne parle pas de syndrome car chaque symptome, même si on le retrouve chez plusieurs sujets, a une signification unique selon chaque sujet.;-)
K
*réfléchire BIENSÛR !!!!
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K
Merci pour cette réponse. Je n'ai pas tout compris, il doit me manquer quelques "bases" :P Mais je vais y réfléchier et essayer de me les construire au regard de ta réponse.:)
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M
Tu vas y arriver petit scarabée ;-)bises
Z
Tu avais tellement tardé à mettre la suite que je l'avais oubliée ... celadit contente de voir des réponses aussi bien travaillée ...<br /> Bonne soirée Madison =)
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M
Merci du compliment Zeste ;-)Reviens pour la suite (sans fin car des questions se rajoutent lol)BiZou
M
très intéressant ta note, j'ai apprécie la clarté et la franchise de tes réponses,  j'ai un ami psychanaliste lacanien avec qui j'ai déjà eu ce genre de discussions. pour le moment si je n'y ai jamais eu recours j'ai par contre à certains moments de ma vie consulté dans le cadre d'une psychothérapie de soutien j'en ai bcp appris sur moi même ces entretiens m'ont permis de vivre en meilleure harmonie bon là j'arrête car le sujet me passionne ensuite je ne saurais pas dire stop ;-) Ainsi tu te destines à terme à cette profession? je te rejoins tout à fait lorsque tu dis que cette pratique doit être étayée par une solide théorie, et de la supervision aussi mais ça c'est la base. Bonne soirée Madison
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M
bonne soirée à toi aussi Maylisbisous