Dîner(s) De Con(s) (5)
La Déclaration des Droits de l'Homme... C'était une belle idée. Une très belle idée même. Mais à la lumière de ce qui se passe en ce moment, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux écrire la Déclaration des Devoirs de l'Homme...
Même si j'approuve le principe de l'égalité des droits, je ne crois pas en l'égalité. Nous sommes tous différents et c'est l'unicité de chacun d'entre nous qui fait la richesse de l'Humanité. Malheureusement, on a depuis longtemps perdu de vue cette richesse là. Aujourd'hui, le libéralisme impose un seul mode de pensée. Tout le monde doit marcher dans le même sens, tout le monde doit penser la même chose, tout le monde doit manger les mêmes OGM, tout le monde doit bander sur commande. Et si tu n'y arrives pas, ne t'inquiètes pas, on va te trouver la pilule qui te normalisera.
Vous me direz, ça ne date pas d'aujourd'hui. Il suffit d'aller en Amérique du Sud pour voir les ravages qu'ont fait les missionnaires catholiques il y a plusieurs centaines d'années. Et on retrouve les mêmes ravages en Afrique, esclavage et déracinement compris.
L'Occident a imposé aux autres continents une forme de pensée tout en les maintenant dans une certaine dépendance. Et aujourd'hui, on s'étonne que ces autres peuples veuillent accéder à ce que l'Occident leur fait miroiter.
Il y a longtemps que certains tirent la sonnette d'alarme en demandant aux pays riches d'aider les pays pauvres à se développer. Mais dans le système libéral, il n'y a pas de place pour l'entre-aide tant qu'il y a possibilité de s'en mettre pleins le fouilles. C'est comme ça qu'on en arrive à des extrêmes, à tous les sens du terme. Situation extrême, où on va vendre dans les pays pauvres des produits subventionnés moins cher que la production locale, ce qui met sur la paille des milliers de gens qui n'ont d'autre issue pour survivre que de migrer vers ce qu'ils croient être l'El Dorado. Politique extrême qui fait qu'on veut chasser du soi-disant El Dorado ceux qu'on a mis sur la paille. Extrêmisme religieux qui se sert du désespoir pour étendre ses méfaits...
Lorsque je suis allée à Quito, j'ai visité ce qu'on appelle "La mitad del Mundo". Une sorte de mémorial en l'honneur de l'expédition française de la Condamine qui a mis en évidence la position de l'équateur (c'est d'ailleurs à la suite de ça que cette partie du monde a adopté le nom d'Equateur).
En marge de ce qui est presque devenu un lieu de culte, je suis allé écouter Sebastian, un jeune chercheur géomètre qui avec quatre autres ont développé une théorie magnifique que je qualifierais d'altermondialiste.
En faisant des recherches au GPS sur la position de l'équateur, ils ont découvert que La Condamine et ses compères s'étaient légèrement trompés et que bien avant l'arrivée des Espagnols, les indiens Tsachilas avaient déjà déterminé la position exacte de la ligne équinoxiale. Les jeunes chercheurs ont retrouvé un site archéologique qui atteste de ce savoir. De plus, le nom de Quito, capitale de l'Equateur, vient de la contraction du mot Quitsato. Ce qui en tsafiqui, langue locale, peut se traduire par quitsa : moitié et To : monde. Ce qui prouve que les indiens n'avaient pas attendu les Espagnols ou les Français pour savoir où ils se situaient sur la planète.
Je ne peux pas vous développer toute la théorie de Sebastian mais si on s'appuie sur la logique du déplacement de la Terre par rapport au Soleil, et sur la position de chaque individu sur la Terre, il est éronné de représenter le Monde tel que nous le faisons d'habitude, avec l'hémisphère nord en haut et l'hémisphère sud en bas. En effet, à part aux pôles, nous ne voyons pas passer le soleil sur un plan horizontal mais plutot au dessus de nos têtes, d'est en ouest. Et lors des équinoxes, il passe exactement sur la ligne équatoriale en partageant de façon équivalente son rayonnement sur les deux hémisphères.
Sebastian et ses amis proposent donc de changer notre façon de voir et de représenter la Terre en plaçant l'équateur de haut en bas.
De cette façon il n'y aurait plus cette vision géopolitique Nord/Sud si inégalitaire ou les pays du Nord dominent les pays du Sud. Et l'équateur reprendrait tout son sens de ligne de partage équitable...
J'ai vu en Sebastian et ses amis des utopistes prêts à se battre pour leurs ideaux. Des gens qui n'avaient pas peurs de passer pour des cons. A partir de leurs découvertes et de leur théorie, ils ont monté tout un projet d'instruction et de commerce pour les indiens. Pour les aider non pas à s'adapter au monde actuel d'où ils sont exclus, mais à retrouver leur racines et leur culture.
Sebastian et ses amis, pour moi, sont la preuve qu'on peut penser autrement et créer une autre façon de vivre.
Nous avons le devoir de rétablir l'équilibre entre les peuples, le devoir d'aider les plus faibles, le devoir de protéger les animaux, le devoir de préserver notre environnement, le devoir d'offrir aux générations futures un monde meilleur...
Au lieu de s'appliquer à ne pas respecter la Déclaration des Droits de l'Homme, essayons d'écrire la Déclaration des Devoirs de l'Homme...
Même si j'approuve le principe de l'égalité des droits, je ne crois pas en l'égalité. Nous sommes tous différents et c'est l'unicité de chacun d'entre nous qui fait la richesse de l'Humanité. Malheureusement, on a depuis longtemps perdu de vue cette richesse là. Aujourd'hui, le libéralisme impose un seul mode de pensée. Tout le monde doit marcher dans le même sens, tout le monde doit penser la même chose, tout le monde doit manger les mêmes OGM, tout le monde doit bander sur commande. Et si tu n'y arrives pas, ne t'inquiètes pas, on va te trouver la pilule qui te normalisera.
Vous me direz, ça ne date pas d'aujourd'hui. Il suffit d'aller en Amérique du Sud pour voir les ravages qu'ont fait les missionnaires catholiques il y a plusieurs centaines d'années. Et on retrouve les mêmes ravages en Afrique, esclavage et déracinement compris.
L'Occident a imposé aux autres continents une forme de pensée tout en les maintenant dans une certaine dépendance. Et aujourd'hui, on s'étonne que ces autres peuples veuillent accéder à ce que l'Occident leur fait miroiter.
Il y a longtemps que certains tirent la sonnette d'alarme en demandant aux pays riches d'aider les pays pauvres à se développer. Mais dans le système libéral, il n'y a pas de place pour l'entre-aide tant qu'il y a possibilité de s'en mettre pleins le fouilles. C'est comme ça qu'on en arrive à des extrêmes, à tous les sens du terme. Situation extrême, où on va vendre dans les pays pauvres des produits subventionnés moins cher que la production locale, ce qui met sur la paille des milliers de gens qui n'ont d'autre issue pour survivre que de migrer vers ce qu'ils croient être l'El Dorado. Politique extrême qui fait qu'on veut chasser du soi-disant El Dorado ceux qu'on a mis sur la paille. Extrêmisme religieux qui se sert du désespoir pour étendre ses méfaits...
Lorsque je suis allée à Quito, j'ai visité ce qu'on appelle "La mitad del Mundo". Une sorte de mémorial en l'honneur de l'expédition française de la Condamine qui a mis en évidence la position de l'équateur (c'est d'ailleurs à la suite de ça que cette partie du monde a adopté le nom d'Equateur).
En marge de ce qui est presque devenu un lieu de culte, je suis allé écouter Sebastian, un jeune chercheur géomètre qui avec quatre autres ont développé une théorie magnifique que je qualifierais d'altermondialiste.
En faisant des recherches au GPS sur la position de l'équateur, ils ont découvert que La Condamine et ses compères s'étaient légèrement trompés et que bien avant l'arrivée des Espagnols, les indiens Tsachilas avaient déjà déterminé la position exacte de la ligne équinoxiale. Les jeunes chercheurs ont retrouvé un site archéologique qui atteste de ce savoir. De plus, le nom de Quito, capitale de l'Equateur, vient de la contraction du mot Quitsato. Ce qui en tsafiqui, langue locale, peut se traduire par quitsa : moitié et To : monde. Ce qui prouve que les indiens n'avaient pas attendu les Espagnols ou les Français pour savoir où ils se situaient sur la planète.
Je ne peux pas vous développer toute la théorie de Sebastian mais si on s'appuie sur la logique du déplacement de la Terre par rapport au Soleil, et sur la position de chaque individu sur la Terre, il est éronné de représenter le Monde tel que nous le faisons d'habitude, avec l'hémisphère nord en haut et l'hémisphère sud en bas. En effet, à part aux pôles, nous ne voyons pas passer le soleil sur un plan horizontal mais plutot au dessus de nos têtes, d'est en ouest. Et lors des équinoxes, il passe exactement sur la ligne équatoriale en partageant de façon équivalente son rayonnement sur les deux hémisphères.
Sebastian et ses amis proposent donc de changer notre façon de voir et de représenter la Terre en plaçant l'équateur de haut en bas.
Dessin pris sur le site du projet quitsato
De cette façon il n'y aurait plus cette vision géopolitique Nord/Sud si inégalitaire ou les pays du Nord dominent les pays du Sud. Et l'équateur reprendrait tout son sens de ligne de partage équitable...
J'ai vu en Sebastian et ses amis des utopistes prêts à se battre pour leurs ideaux. Des gens qui n'avaient pas peurs de passer pour des cons. A partir de leurs découvertes et de leur théorie, ils ont monté tout un projet d'instruction et de commerce pour les indiens. Pour les aider non pas à s'adapter au monde actuel d'où ils sont exclus, mais à retrouver leur racines et leur culture.
Sebastian et ses amis, pour moi, sont la preuve qu'on peut penser autrement et créer une autre façon de vivre.
Nous avons le devoir de rétablir l'équilibre entre les peuples, le devoir d'aider les plus faibles, le devoir de protéger les animaux, le devoir de préserver notre environnement, le devoir d'offrir aux générations futures un monde meilleur...
Au lieu de s'appliquer à ne pas respecter la Déclaration des Droits de l'Homme, essayons d'écrire la Déclaration des Devoirs de l'Homme...