Ca N'Arrive Pas Qu'Aux Autres

Publié le par Madison

Voici un texte qui m'est parvenu par mail cet été. Il est signé Jean-Jacques Reboux, éditeur et écrivain de romans policiers. Malheureusement, il ne s'agit pas d'une fiction mais du récit de ce qui lui ait arrivé le 24 juillet dernier, veille de ses vacances. Il a adressé ce récit à la Ligue Des Droits De L'Homme auprès de qui il a déposé un dossier aux fins de plainte. JJ Reboux conclue son mail d'introduction par ce petit conseil :

"Portez-vous bien, et si vous croisez des flics en uniforme,
même si vous n'avez rien à vous reprocher,
faites attention, une bavure est vite arrivée ! "


[Le lundi 24 juillet 2006 à 18h40, je circulais à bord de mon véhicule avenue de Clichy à Paris (17e). A la suite du passage en sens inverse d'un véhicule de pompiers, un léger engorgement de circulation s'est fait à un carrefour. J'ai attendu et suis passé au feu vert. Aussitôt après le carrefour, deux agents de la circulation m'ont fait signe de m'arrêter, ce que j'ai fait, pensant immédiatement que ce contrôle était dû au pare-chocs de ma voiture en mauvais état. Comme je venais de récupérer ma voiture au garage à Colombes et qu'elle venait juste de subir le contrôle technique légal, le policier n'a pu que constater que tous mes papiers étaient en règle. Il m'a néanmoins demandé de sortir du véhicule et m'a aussitôt annoncé son intention me mettre un PV pour "obstruction à la circulation".

Stupeur de ma part, étant donné que mon arrêt au milieu du carrefour, le temps que le flot de la circulation devant moi se décante, n'a aucunement gêné "le passage des autres véhicules venant des voies transversales", contrairement à ce qui est écrit sur le PV. J'ai dit au policier « Vous n'avez pas le droit de me mettre une amende, je n'ai aucunement gêné la circulation. Vous m'avez arrêté car l'avant de ma bagnole est amoché et comme je suis en règle, vous me mettez un PV qui n'a pas lieu d'être, uniquement pour me faire chier. C'est honteux ! » Réponse du policier : « Calmez-vous, monsieur ! » J'ai répondu : « Je me calmerai quand vous m'aurez rendu mes papiers. Je n'ai pas plus de raison de garder mon calme que vous n'en avez de me coller ce PV imaginaire. Vous outrepassez vos droits. Mes papiers sont en règle, je paie mes impôts, rendez-moi mes papiers et laissez-moi partir. »

Réponse du policier : « Ne me parlez pas comme ça, monsieur, gardez votre calme.» Je lui ai répété que j'étais dans l'incapacité de garder mon calme face à une situation inique, alors que je rentrais tranquillement chez moi, venant de récupérer ma voiture pour partir en vacances le lendemain matin, que mon énervement était parfaitement justifié, et que le fait de porter un uniforme ne lui donnait ni le droit de me mépriser ni celui de mettre des PV bidons.

Le policier : « Faites attention à ce que vous dites, monsieur, vous êtes en train de me traiter de menteur ! » J'ai répondu que oui, et j'ai ajouté que je le traiterais bien d'autre chose mais que je m'abstiendrais car je ne tenais pas à écoper d'un PV pour outrage. Il a souri. De toute évidence, il n'attendait que cela. J'ai encore insisté pour qu'il admette qu'il avait tort et me rende mes papiers et comme il refusait, j'ai lâché entre mes dents «Espèce de petit connard ! Dire que vous pourriez être mon fils.» [J'ai 47 ans, il n'en avait pas 30.] J'étais à bout, je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher ce mot. Il m'a demandé de répéter et je me suis défaussé avec une réflexion sur son intelligence inversement proportionnelle à sa virilité. Voyant que j'avais mis le doigt dans l'engrenage, j'ai aussitôt passé un coup de fil à ma compagne depuis mon portable pour lui dire que je serais sûrement en retard car j'avais des petits soucis avec un policier pour des raisons aberrantes. J'étais tellement à bout qu'elle n'a pas reconnu ma voix. Le policier m'a brutalement arraché mon portable des mains et a appelé à la rescousse deux motards de la Police de la route qui passaient de l'autre côté de la rue, puis il a demandé à son collègue d'appeler des renforts. J'étais estomaqué de voir un tel déferlement de violence. Je me suis mis à hurler, provoquant très rapidement un attroupement d'une cinquantaine de personnes sur le trottoir. Autant que je me souvienne, j'ai hurlé ceci : « C'est une honte, mesdames et messieurs ! Je n'ai rien fait, je n'ai même pas grillé un feu rouge ! On vit dans un pays où la police a tous les droits ! La France n'est pas un Etat de droit ! Faites quelque chose.» L'un des motards m'a alors poussé par terre en me disant « Ta gueule ! » et m'a passé les menottes dans le dos, en serrant très fort. J'ai alors demandé à une dame qui avait une bouteille d'eau si elle pouvait me donner un peu d'eau car je n'avais plus de voix, la dame m'a tendu sa bouteille, les gens étaient muets de stupeur, mais le motard m' a crié « Tu boiras au commissariat ! » Je lui ai crié qu'il n'avait pas le droit de me tutoyer. Un autre policier m'a alors passé un cordon de sécurité en plastique autour des chevilles, qu'il a serré très fort, et je me suis fait embarquer dans un fourgon en résistant aux policiers qui me poussaient de force. Je suis alors tombé par terre et me suis ouvert le genou gauche et le coude droit. J'ai demandé aux policiers présents dans le fourgon s'ils savaient pourquoi on m'arrêtait mais aucune réponse. Juste des regards lourds de haine, des quolibets. Le policier qui se tenait à ma gauche dans le fourgon et maintenait une forte pression sur mon épaule gauche m'a dit « Tu raconteras ça au commissariat ! » Je lui ai dit qu'il n'avait pas le droit de me tutoyer et lui ai demandé de lâcher mon épaule, que je n'allais pas me sauver, vu que j'avais les chevilles et les poignets menottés, mais il a refusé et a dit « Je ne vous parle pas, je parle à mon collègue. » C'est alors qu'est intervenu le motard, qui a aidé ses collègues à me pousser complètement dans le fourgon. J'ai alors croisé le regard de la conductrice qui n'avait encore rien dit et je lui ai dit « Et vous, vous ne dites rien ? Vous n'avez pas le droit de traiter les citoyens comme ça ! C'est Sarkozy qui vous donne des ailes ? » Le motard m'a alors enfoncé sa matraque [tonfa ?] dans les côtes et m'a murmuré à l'oreille, suffisamment fort pour que je comprenne, mais suffisamment bas pour n'être compris que de moi : « T'as vraiment de la chance qu'il soit pas encore président ! » Puis il a refermé la porte du fourgon. C'est le moment où j'ai eu le plus peur. J'ai vraiment pensé à ce moment-là qu'on allait me passer à tabac dans le fourgon, j'avais aussi très peur qu'on me casse mes lunettes, mais rien de tel n'est arrivé.

Je tiens à préciser, avant de poursuivre, que lors de l'intervention, les policiers m'ont dépossédé sans aucun ménagement de mon portefeuille, des clés de ma voiture, de mon sac à dos, de la facture du garagiste et du récépissé du contrôle technique, prenant de toute évidence un malin plaisir, soit par leurs réflexions, leurs mimiques menaçantes ou leur refus obstiné de répondre à mes angoisses et questions de citoyen victime d'une injustice flagrante  à me signifier leur supériorité numérique (notamment lorsque j'ai crié : « Et je suppose que vous allez mettre ma voiture à la fourrière ? ») Aucun d'eux n'a accepté d'écouter mes récriminations comme je me proposais de leur dire la raison arbitraire pour laquelle on m'avait arrêté. Je précise que près de 15 policiers sont intervenus sur les lieux dans les 7 ou 8 minutes qui ont suivi mon interpellation...]


A suivre...

Publié dans Politiquement Correct

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B
C'est incroyable, mais en présence de flics, il faut garder un calme olympien, ne jamais hausser le ton, ne jamais tenter de les séduire non plus. Là visiblement, il a perdu son calme, les autres aussi, et ce sera sa parole contre la leur. J'ai appris ça il y a longtemps, et encore il a de la chance, il n'est pas basané. Nous sommes vraiment à Sarkozy land !!
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J
Il faudrait peut-être changer les profils recrutés, leur état de sous-merde exacerbe un peu trop leur sentiment de supériorité quand ils sont en uniforme.Oui, l'état devrait revoir sa copie et chercher des individus équilibrés pour former ses forces de police.Seuleument, qui parmis les gens équilibrés voudraient de ce métier?
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